Albert Lebrun

Né en Lorraine en 1871 d’une famille modeste, Albert Lebrun fait de brillantes études et termine major de Polytechnique. Elu député en 1900, il fait une carrière sans éclats et sera trois fois Ministre des Colonies. Elu Sénateur de Meurthe-et-Moselle, il poursuit une carrière discrète apprécié par ses collègues pour sa courtoisie et son sens des responsabilités.

Elu par la plus forte majorité qu’un Congrès ait jamais donné à un Président à la mort de Paul Doumer, Albert Lebrun va devoir affronter une des périodes les plus troublées de l’histoire récente de la France : plébiscite de la Sarre, scandale Stavisky, émeutes révolutionnaires de 1934, montée du Front populaire, grèves, dévaluations, montée du nazisme, guerre d’Espagne et finalement une guerre mondiale : rien ne lui aura été épargné.

En 1934, il a fait appel Gaston Doumergue, le « sage de Tournefeuille » sans grand succès. En 1936, il fit appeler Léon Blum dont il détestait le programme.

En 1939, il aurait pu s’épargner la guerre qui se profilait, mais il considéra de son devoir d’affronter les évènements et il se représenta. Président de guerre en 39/40, il se contenta d’un rôle effacé. C’est lui qui fit appel au Maréchal Pétain pour former un ministère et signer l’armistice avec l’Allemagne.

Pétain ne prenant pas le titre de Président de la République mais celui de Chef de l’Etat, Albert Lebrun resta légalement président pendant toute la durée de la guerre. A la Libération, De Gaulle l’ignora et après avoir témoigné au procès du Maréchal Pétain, il se retira en 1946 et mourut dans l’indifférence en 1950.