Armand Fallières Président de la République

« Je fais appel au concours de tous les républicains n’oubliant pas d’ailleurs que si l’on gouverne avec les hommes de son parti, c’est dans l’intérêt supérieur de la nation, et que l’on doit à tous, sans distinction d’origine ou de foi politique, la protection de tous les droits et la garantie de toutes les libertés. »

Discours d'investiture, 18 janvier 1806

Caricature de Armand Fallières

Armand Fallières

Un président qui préside

Issu de la petite bourgeoise de province, Armand Fallières est né en 1841 à Mézin dans le Lot-et-Garonne. Après une carrière politique locale comme maire de Nérac à partir de 1871, il est élu député en 1876 et siège avec Jules Ferry dans les bancs de la gauche républicaine. Il entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’Etat à l’intérieur et aux cultes en 1874. Il sera ensuite membre de tous les gouvernements suivants comme Ministre de l’intérieur, Ministre de l’instruction publique, Ministre de la justice et même pendant 3 semaines comme Président du Conseil en 1883.

Elu sénateur du Lot-et-Garonne en 1890, il accède à la présidence du Sénat en 1899. C’est alors la voie royale vers la présidence de la République. Et c’est effectivement ce qui se passe à la fin du mandat d’Emile Loubet aidé en cela par son profil modéré : « je suis un modéré, je veux dire un modéré de nature ; je l’ai toujours été. Mais ce côté de ma nature m’empêche-t-il de marcher et d’avancer ? Des choses que je croyais, il y a dix ans, je n’y crois plus, d’autres convictions sont venues remplacer celles qui se sont fânées. Et il est probable que, dans dix ans encore, j’aurai acquis de nouvelles idées qui lutteront en moi contre celles d’aujourd’hui. »

Avec sa silhouette débonnaire de gros bonhomme à bonne figure, au nez rond et à la broussailleuse barbe blanche, Armand Fallières inspire affection et sympathie. Pour le peuple, c’est « le père Fallières » ou « le bon Fallières », il attire la foule et les sarcasmes de l’opposition. Brocardé par les chansonniers, ce personnage affable cache une grande finesse, un solide sens politique et le goût d’être informé.

Après avoir sillonné la France en automobile et voyagé à l’étranger pour renforcer l’Entente Cordiale, il renonce à un second mandat et prend sa retraite en 1912, à 71 ans. Il se retire dans son domaine familial du Loupillon qu’il transforme en hôpital militaire pendant la guerre. Très apprécié des Français, il partage paisiblement son temps entre gestion de ses vignes et la pratique de la marche à pied. Il est passé à la postérité pour cette remarque à Raymond Poincaré qui vient d’être élu : « La place n’est pas mauvaise mais il n’y a pas d’avancement. »

Dates clés du mandat d’Armand Fallières

Présidents
de la IIIe République