Gaston Doumergue

Né à Aigues-Vives, d’une famille de vignerons du Gard, Gaston Doumergue est un pur produit du radicalisme méridional : « je suis un Républicain de gauche. Je ne fais appel qu’aux voix de gauche. J’entends gouverner à gauche avec une majorité de gauche. »

Après des études de Droit à Nîmes, il est juge colonial en Cochinchine et en Algérie. Député de Nîmes à 30 ans en 1893, il y est réélu 3 fois successivement. Vice-président de l’Assemblée nationale, il commence une grande carrière ministérielle : aux Colonies en 1902, à l’Instruction publique en 1906, aux Affaires étrangères en 1913 puis de nouveau aux Colonies en 1914. Entre temps, il se fera élire sénateur du Gard en 1910 qui le mènera vers la présidence du Sénat en 1923.

A la démission de Millerand, il est élu président de la République. Gastounet, comme le surnommait les Parisiens qui appréciaient sa faconde et son accent méridional, tranche à son arrivée à la plus haute fonction de l’Etat ; à titre anecdotique, c’est d’ailleurs le premier célibataire à devenir président; c’est également le premier protestant.

Son septennat est marqué par une instabilité ministérielle chronique : le Président Doumergue nommera 15 gouvernements différents mais se cantonnera au rôle qu’il avait défini lors de son investiture à savoir celui d’un arbitre au-dessus des partis.

Son mandat expiré, il se retira dans son domaine de Tournefeuille près de Toulouse. Il fut rappelé au pouvoir en 1934 par Albert Lebrun afin de faire face à la crise politique liée à la politique des ligues d’extrême-droite et aux conséquences du scandale Stavisky. Il préfère prendre sa retraite politique définitive cette même année et s’éteindra en 1937.