Vincent Auriol Président de la République

« Je regrette ceux qui voudraient faire de la présidence de la République une magistrature passive, silencieuse, de pure représentation. Je ne serai ni un président soliveau, ni un président personnel. »

Vincent Auriol en une de Time Magazine

Vincent Auriol au bureau de l'Elysée

Vincent Auriol

Le président de l’après-guerre

Vincent Auriol est né à Revel en Haute-Garonne en 1884. Docteur en droit, avocat et journaliste c’est aussi un militant socialiste de toujours. Elu député en 1914, il est président du Cartel des gauches en 1924 et Ministre d’Etat en charge des finances dans le gouvernement du Front Populaire de Léon Blum.

Le 10 juillet 1940, il fait partie des 80 députés à voter contre les pleins pouvoirs à Pétain… ce qui lui vaut d’être arrêté peu de temps après et emprisonné avec Paul Reynaud. Placé ensuite en résidence surveillée, il s’évade, prend le maquis et rejoint le Général de Gaulle en octobre 1943.

Il reprend sa carrière politique dans les rangs socialistes à la sortie de la guerre. Il joue un rôle de médiateur pendant les discussions qui vont voir naître la IVe République : son tempérament méridional, son bon sens et sa cordialité en font un négociateur apprécié. Il est élu à la présidence en 1947 devenant le 1er président de la IVe République.

Gros travailleur, très informé, il doit affronter pendant son mandat des évènements qui menacent la République : guerre d’Indochine, rupture avec le PCF, menace de coup d’Etat, guerre froide, ou encore conséquences politiques de l’escroquerie du crédit municipal de Bayonne.

Dans un ouvrage testament paru en 1970, Vincent Auriol définit sa conception du rôle du Président de la République : « Le devoir du président n’est pas seulement de diriger les débats en donnant la parole aux uns et aux autres. Il n’est pas besoin alors dans ce cas d’un Conseil des Ministres ; un conseil de cabinet suffirait. On l’a vu ce matin, il peut y avoir des désaccords fondamentaux sur les grandes questions d’intérêt national, soit entre les ministres, soit avec la ligne générale du pays. Il faut alors concilier les désaccords, apaiser les tempéraments, arbitrer entre les diverses opinions dans le sens de la volonté populaire et de l’intérêt collectif du pays. »

Il mènera également une politique étrangère très active contribuant à restaurer l’image de la France sérieusement abimée par 5 années de collaboration. Personnalité agissante, Vincent Auriol a beaucoup parlé, beaucoup concilié, beaucoup travaillé, beaucoup voyagé.

Un temps tenté par un second mandat, il décide de se retirer à Muret où il décèdera en 1966.

Dates clés du mandat de Vincent Auriol

Présidents
de la IVe République

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