Paul Deschanel Président de la République

« Il y faut un homme mûri dans la pratique des affaires de l’Etat, qui soit comme orateur apte à prendre la parole à l’improviste sous la soudaineté des évènements ou des questions. »

Deschanel définissant la fonction présidentielle

Caricature de Paul Deschanel M. Deschanel (…) entrant à l’Académie pour entendre parler français

Paul Deschanel

Un président impuissant

Paul Deschanel est un des rares présidents de la République (le seul ?) qui ne soit pas né en France… mais en exil à Bruxelles en 1855, son père étant en Républicain convaincu opposé au coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte. Après des études de droit et de lettres, il entre en politique comme secrétaire du Ministre de l’intérieur puis du Président du Conseil en 1876.

Il commence une rapide carrière dans la préfectorale avant d’essayer de se faire élire Député. En 1886, il rejoint la chambre des députés où il se fait remarquer pour son éloquence. Son ambition est ambigüe : « Je brigue deux choses : l’Académie française et la Présidence de la République. ». Il les aura toutes les deux.

L’Académie tout d’abord en 1899. La Présidence en 1920 contre toute attente et surtout contre le Père la Victoire, Georges Clémenceau pourtant « candidat à rien, sauf à la retraite. » Soutenu par Aristide Briand qui mit en avant l’athéisme anticlérical de Clémenceau, Deschanel fut élu à une courte majorité.

Mais rapidement Deschanel craque : « ce peuple m’acclame et je ne suis pas digne de lui. » Il est surtout victime d’une dépression qui le rend incapable de gouverner. Les incidents se multiplient. Le plus tragique est celui qui le fait tomber du train présidentiel dans la nuit du 23 au 24 mai 1920. A un cheminot qui le croise au km 110 avant Montargis, Deschanel en pyjama lui dit : « Mon ami, ça va vous étonner, vous ne me croirez pas, je suis le Président de la République. ».

Paul Deschanel tombe de son train

Placé en maison de repos à Rambouillet, il rechute. Les rumeurs disent qu’on l’a retrouvé en train de grimper aux arbres dans les jardins de l’Elysée ou de pêcher des carpes dans les bassins au milieu de la nuit. Le 21 septembre, on le force à signer l’acte de démission. Elu sénateur dans la foulée, il est finalement interné avant de mourir de pleurésie en 1922.

Dates clés du mandat de Paul Deschanel

Présidents
de la IIIe République